[article] in Revue historique > 689 (Janvier 2019) . - p. 77-100 Titre : | L'hostilité du Parti socialiste SFIO envers le Sénat révélée par les dessins de Robert Fuzier pour le quotidien Le populaire (1931-1939). | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Eric Nadaud, Auteur | Année de publication : | 2019 | Article en page(s) : | p. 77-100 | Langues : | Français (fre) | Catégories : | 20e siècle Caricature dessin France France -- 1936-1938 (Front populaire) institution politique Liberté de la presse parti socialiste politique presse Sénat
| Tags : | Journal "Le populaire". | Résumé : | L'oeuvre satirique conçue de 1931 à 1939 par le dessinateur Robert Fuzier pour le quotidien du Parti socialiste (SFIO), Le Populaire, est très révélatrice de l'attitude critique des socialistes français envers le Sénat de cette époque. Elle montre que les militants de la SFIO, bien plus préoccupés par la question de la Haute-Assemblée qu'on ne le considère généralement, saisissent toutes les occasions de manifester leur opposition à une institution dont ils n'admettent ni le conservatisme, ni le mode d'élection, ni les pouvoirs exorbitants, en particulier lorsque les gauches sont au pouvoir. Toutefois, sa portée critique diffère selon que l'on considère la période du "néo-Cartel des gauches", de 1932 et 1933, ou celle du front populaire, de 1936 à 1938. En 1932 et 1933, dans un contexte où les socialistes n'apportent aux gouvernements formés par les radicaux qu'un "soutien sans participation" fort limité, Fuzier persifle l'obstruction des sénateurs avec vigueur, mais sans méchanceté excessive, en évitant d'humilier ces derniers. Mais la victoire du Front populaire aux élections de 1936 modifie sensiblement la donne. Les socialistes sont désormais directement confrontés au Sénat, qui bloque ou dénature leurs projets de réforme, et provoque la chute des premier et deuxième gouvernement Blum. Dès lors, le dessinateur se livre à une attaque en règle, sans ménagement. Il présente la Haute-Assemblée à remplir leur mission, et ne reconnaît plus à ses chefs de file la moindre respectabilité. Son oeuvre n'en témoigne pas moins du réalisme de la SFIO. Elle ne plaide pas pour la suppression, mais pour la réforme de l'institution. Une solution que les socialistes contribueront à faire prévaloir lors des débats constitutionnels de 1946. |
[article] L'hostilité du Parti socialiste SFIO envers le Sénat révélée par les dessins de Robert Fuzier pour le quotidien Le populaire (1931-1939). [texte imprimé] / Eric Nadaud, Auteur . - 2019 . - p. 77-100. Langues : Français ( fre) in Revue historique > 689 (Janvier 2019) . - p. 77-100 Catégories : | 20e siècle Caricature dessin France France -- 1936-1938 (Front populaire) institution politique Liberté de la presse parti socialiste politique presse Sénat
| Tags : | Journal "Le populaire". | Résumé : | L'oeuvre satirique conçue de 1931 à 1939 par le dessinateur Robert Fuzier pour le quotidien du Parti socialiste (SFIO), Le Populaire, est très révélatrice de l'attitude critique des socialistes français envers le Sénat de cette époque. Elle montre que les militants de la SFIO, bien plus préoccupés par la question de la Haute-Assemblée qu'on ne le considère généralement, saisissent toutes les occasions de manifester leur opposition à une institution dont ils n'admettent ni le conservatisme, ni le mode d'élection, ni les pouvoirs exorbitants, en particulier lorsque les gauches sont au pouvoir. Toutefois, sa portée critique diffère selon que l'on considère la période du "néo-Cartel des gauches", de 1932 et 1933, ou celle du front populaire, de 1936 à 1938. En 1932 et 1933, dans un contexte où les socialistes n'apportent aux gouvernements formés par les radicaux qu'un "soutien sans participation" fort limité, Fuzier persifle l'obstruction des sénateurs avec vigueur, mais sans méchanceté excessive, en évitant d'humilier ces derniers. Mais la victoire du Front populaire aux élections de 1936 modifie sensiblement la donne. Les socialistes sont désormais directement confrontés au Sénat, qui bloque ou dénature leurs projets de réforme, et provoque la chute des premier et deuxième gouvernement Blum. Dès lors, le dessinateur se livre à une attaque en règle, sans ménagement. Il présente la Haute-Assemblée à remplir leur mission, et ne reconnaît plus à ses chefs de file la moindre respectabilité. Son oeuvre n'en témoigne pas moins du réalisme de la SFIO. Elle ne plaide pas pour la suppression, mais pour la réforme de l'institution. Une solution que les socialistes contribueront à faire prévaloir lors des débats constitutionnels de 1946. |
|